VIEILLISSEMENT EN AFRIQUE SUBSAHARIENNE: ANTICIPER UN DEFI DE TAILLE

Le vieillissement de la population est l’un des grands défis du XXIe siècle. Si ce phénomène touche le monde entier, l’Afrique subsaharienne n’en est pas exempte. Toutefois, les caractéristiques spécifiques de cette région exigent des approches adaptées et une mobilisation urgente des décideurs politiques et sanitaires.

Lors de la CIESPB, le professeur MAMADOU KOUNE a présenté les enjeux liés au vieillissement en Afrique subsaharienne et les solutions possibles.

Les pays européens ont mis près d’un siècle pour doubler leur population âgée, cependant en Afrique subsaharienne, ce doublement se fera en seulement 25 ans. Cette croissance accélérée exerce une pression considérable sur les systèmes de santé et les infrastructures sociales.

Ce vieillissement s'accompagne d'une transition épidémiologique simultanée. Contrairement aux pays occidentaux, cette augmentation de la population âgée ne s'associe pas (ou que très peu) à une amélioration de la prise en charge des pathologies aiguës.

Dans ce contexte unique, les maladies aiguës, telles que les infections respiratoires ou les maladies diarrhéiques, continuent de représenter une charge importante, même chez les personnes âgées. Elles sont simultanément associées à l'augmentation des maladies chroniques communes et à l'apparition des maladies chroniques spécifiques aux personnes âgées.

·         Les maladies chroniques classiques, telles que l'hypertension artérielle, le diabète ou les maladies cardiovasculaires, touchent les populations de tout âge.

·         Les maladies chroniques spécifiques aux personnes âgées, comme l'ostéoporose ou les troubles cognitifs, nécessitent une prise en charge spécialisée.

Cette accumulation de maladies impose une pression accrue sur les structures de santé déjà fragiles dans de nombreux pays de la région.

Cette réalité met en évidence une inadéquation entre les capacités existantes et les besoins croissants des populations vieillissantes.

Pour faire face à ce défi complexe, le Professeur MAMADOU KOUNE insiste sur l’importance de mettre en place des actions concrètes et proactives :

·       Adapter les structures de soins : intégrer des unités de gériatrie dans les hôpitaux nationaux et régionaux, et créer des centres spécialisés pour rapprocher les services des populations âgées.

·        Former les professionnels de santé : développer des programmes de formation pour les médecins et infirmiers, spécialisés en gériatrie.

·        Mobiliser les associations : les associations de personnes âgées peuvent jouer un rôle clé dans la sensibilisation et le soutien communautaire.

Les décideurs doivent anticiper ces besoins avec lucidité en élaborant des plans d’action robustes. Sans cela, les systèmes de santé risquent d’être incapables de gérer le poids croissant du vieillissement.